Coups durs en série pour Donald Trump
La campagne des Présidentielles américaines pourrait bien tourner
au cauchemar pour Donald Trump. Les Etats-Unis traversent en effet un moment de
leur histoire qui risque bien de laisser des traces.
En partie privé de twitter, son arme de dézinguage massif, le Président n'a plus d'autre choix que de
colmater tant bien que mal les fissures qui lézardent sa gouvernance à un
rythme accéléré. Les révélations sur certains aspects sordides de sa politique
étrangère, la progression coronavirus qui ne faiblit toujours pas même si les
décès sont moins nombreux, et maintenant la
bombe à fragmentation attendue le 28 juillet prochain avec la parution du livre
de sa nièce Mary Trump sur les histoires cachées de sa famille forment un
véritable cocktail empoisonné pour le locataire de la Maison Blanche. Les
Démocrates n’ont même rien à faire qu’à attendre la suite des évènements.
Quelle revanche pour les amis de Nancy Pelosi qui, depuis 4 ans ont eu à subir
les moqueries et les menaces incessantes de leur Président.
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| Les Russes offriraient des primes aux Talibans pour qu'ils tuent des soldats américains. Mise au courant, la Maison Blanche n'a rien fait. |
Alors que l’Histoire semblait avoir aligné son pas sur celui
de Donald Trump, le voilà qui titube à présent. Mais que s’est-il passé au cours
de ces dernières semaines qui soit de nature à remettre en cause la confiance qu’il
pouvait inspirer.
Une nouvelle affaire vient, en effet, tâcher cette fois-ci pour
de bon sa jolie cravate rouge. Ce n'est plus d'eau mais de sang dont il est question. De récentes indiscrétions parues dans la presse
accréditent un marchandage digne des cartels de la drogue entre la Russie et les Talibans.
On ne peut affirmer que Vladimir Poutine soit directement impliqué dans cette
affaire mais l’hypothèse est tout à fait crédible. En fait, les autorités russes
verseraient des primes aux Talibans pour qu’ils tuent des soldats américains ou
alliés.
On sait que dans les guerres, tout est permis mais là où le bât blesse,
c’est que Donald Trump aurait été au courant depuis des mois et qu’il n’aurait pris aucune mesure de rétorsion à l’égard de Moscou. Que le Président accepte de laisser ses propres soldats se faire tirer comme des lapins sans lever le bout
du petit doigt sidère l’Amérique. Prise la main dans le sac, la Maison Blanche
tente tant bien que mal de relativiser l’affaire sans toutefois la démentir,
preuve que l’information n’est pas une Fake News.
Pour beaucoup, en revanche,
le silence de Donald Trump est la preuve qu’il compte encore sur un coup de
pouce de Moscou pour tenter de se faire réélire, même s'il lui faut pour cela sacrifier quelques soldats.
Autre problème et non des moindres car il concerne
directement son socle électoral. Le Covid-19 poursuit inexorablement son
avancée. Peut-être qu’en France, nos gouvernants ont souvent fait de mauvais
choix, excessifs dans les mesures autant que les contre-mesures mais la période
du confinement, étendue à notre pays pour des raisons sanitaires, a été aussi
l’occasion d’une trêve politique. Les représentants des différents partis ont
fait profil bas et rangé au clou leurs querelles en attendant le retour des beaux
jours.
Aux Etats-Unis, la politique n’a, en revanche, jamais cessé de prendre le dessus, ignorant
la plupart du temps les règles de santé publique au profit d’un duel par virus
interposé entre les Républicains, hostiles au port du masque et à toute idée de
confinement au nom de la sacro-sainte liberté individuelle et les Démocrates, bien
souvent traités par les premiers de couards du fait de s'être soumis aux préconisations
sanitaires.
Naïfs, les Républicains se sont même félicités d’être du côté de la
bonne étoile lorsque le Covid-19 s’est mis à frapper le Nord-Est du pays
traditionnellement acquis aux Démocrates tandis que les états où ils sont
majoritaires étaient pratiquement épargnés. Le virus chinois s’attaquait presque
exclusivement aux Démocrates.
Dans le Sud et le Midwest, on faisait la fête et
on se groupait dans les églises pour remercier Dieu de sa mansuétude. Tout à l’ouest, la Californie et Seattle avaient bien déclaré des foyers d’infection mais vite circonscrite, la maladie s’était uniquement propagée par le biais des transports aériens venant de New-York. Rien d’alarmant.
Tenant compte de la configuration du pays, la progression
des pandémies s’opérant dans le même sens que la rotation de la terre, on était
en droit de prévoir qu’après avoir endeuillé la Côte Est, le Covid se lancerait
à la conquête de l’Ouest.
Les autorités sanitaires ont senti venir le coup mais
Donald Trump s’est personnellement impliqué pour dénoncer les mesures de
confinement envisagées, soutenant même ceux qui manifestaient contre le masque,
essentiellement des inconditionnels de sa politique. Voilà à présent que le coronavirus
se rappelle à son bon souvenir et qu’il se répand en masse dans les états du
Midwest suivant un calendrier que beaucoup avaient craint à l’exception du
Président, bien évidemment.
C’est un peu la panique dans plusieurs états Républicains
où les cas explosent. L’épidémie serait moins significative si l’on testait
moins a affirmé le Président. Si c’est par ce genre de lapalissade qu’il croît
résoudre la crise, le compte n’y est plus.
Mais tout cela n’est encore rien comparé à l’ouragan qui risque
à la fin du mois de dévaster la Maison Blanche. Mary Trump, la nièce Donald
Trump, la fille de son frère aîné Fred décédé en 1981, s’apprête à publier un
livre sur la famille qui risque bien de faire des ravages. Donald Trump tente
par tous les moyens de s’opposer à sa parution prétextant que sa nièce à signé
à vie une charte de confidentialité mais comme pour John Bolton, la liberté d’expression
figurant dans la Constitution des Etats-Unis, les juges en sont les garants,
jusqu’à preuve du contraire. La procédure a donc guère de chance d'aboutir. Déjà le livre peut être réservé sur Amazon. Le titre à lui seul en résume d’avance la nature « Toujours
et jamais assez – Comment ma famille a fabriqué l’homme le plus dangereux du
monde ».
Mary Trump est connue
comme une psychologue de haut rang et son analyse sans concession est annoncée
comme un évènement considérable. Outre la personnalité de Donald Trump dont
elle dresse un portrait au vitriol on attend, surtout des révélations sur cette
fameuse feuille d’impôts que le Président est parvenu à dissimuler depuis qu’il
est élu et le système de fraude mis en place pour échapper à la taxation de
plusieurs centaines de millions de dollars hérités de son père. Cette situation
perdurerait depuis des années permettant à Donald Trump d’amasser une fortune
colossale tout en échappant à l’impôt.
On comprend dans un tel contexte
pourquoi il tient tant à se faire réélire. Une défaite signifierait
effectivement pour lui une levée de son immunité et le risque d’une foudroyante
descente aux enfers.
Dernière déconvenue en date: la Cour Suprême vient de montrer qu'elle nest pas encore à sa botte comme il l'avait envisagée en annulant la loi Anti-Avortement promulguée dernièrement par l'Etat de Louisiane. Donald Trump n'a jamais caché son hostilité au droit d'avorter même s'il s'est toujours bien gardé de s'opposer frontalement aux lois en vigueur. Il a ce sujet, vu d'un bon oeil, les dispositions prises par certains Etats du Sud pour limiter au maximum l'avortement jusqu'à le rendre presque impossible à pratiquer en Louisiane. La Cour Suprême vient de le remettre gentiment à sa place. Décidément, même le Ciel l'abandonne.
La lutte qui s'amorce dans la perspective des élections du
4 novembre a de fortes chances de ressembler à un combat de gladiateurs sauf
que malgré son casque de myrmidon, Donald Trump a déjà comme un souffle au cœur. Vae
Victo!





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